vendredi 20 février 2015

Europe : la chronique de War Of Kings




Avec War Of Kings, Europe livre, mine de rien, son dixième album studio ! Un nouveau jalon dans une carrière déjà bien remplie, et un jalon aussi significatif que The Final Countdown en son temps, en ce qu’il définit parfaitement ce qu’est l’essence du groupe. A savoir une formation de classic rock qui se bonifie avec le temps et qui assume de plus en plus ouvertement les influences que sont Thin Lizzy, Led Zeppelin, Deep Purple ou Black Sabbath. Pour enregistrer ce disque, Joey Tempest et ses pairs ont fait appel à Dave Cobb, le producteur de Rival Sons (sans doute le plus digne héritier de Lep Zep à l’heure actuelle et l’un de ces groupes qui portent fièrement le flambeau du rock). La collaboration est auditivement une réussite ! Cobb, en effet, a permis à nos Suédois de donner plus de rugosité à leurs compos, tout en faisant bien ressortir l’atmosphère et la spécificité de chacune. Pour cela, il a amené le groupe à laisser transpirer davantage ses racines blues (Angels (With Broken Hearts), Praise You), à enrichir sa palette sonore (Ah, ce son de fuzz en intro de Praise You ou cette Wah sur Hole in my Pocket !), à donner plus de place aux claviers de Mic Michaeli (comme sur California 405) et sans doute à retrouver l’étincelle juvénile qui lui a fait prendre les « armes » dans les années 80 pour conquérir le monde (Light Me Up, avec sa partie de batterie bien fournie et son riff speedé, illustre bien cet état d’esprit). Dans le lot des 11 chansons, 7 Days OF Rock n Roll est l’une de celles qui s’ancrent le plus facilement dans le cerveau, avec son riff élégant et tubesque, sa rythmique galopante (comme à la grande époque) et sa vibe très positive à la Thin Lizzy. Le single War Of Kings n’est pas mal non plus dans le genre, avec son riff pesant et sombre à souhait, ses arpèges aériens en pré-refrain (joliment filtrés par un cabinet Leslie) et son solo ultra-mélodique. En fin d’album, l’instrumental Vasastan (du nom d’un quartier de Stockholm) vient rappeler que John Norum ne manque pas de feeling et qu’il peut convoquer l’esprit de Gary Moore en quelques notes. Les esprits chagrins pourront trouver cet album un peu pépère et pas très novateur (plus classic rock, tu meurs). Mais il a pour lui sa sincérité et cette qualité qui fait les grands albums : à chaque écoute, on l’apprécie davantage ! Et surtout, il donne à entendre un Europe qui n’a sans doute jamais sonné aussi vrai, avec un Joey Tempest très en forme vocalement !
Note : 4,5/5

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